discours

JOURNEE INTERNATIONALE DES DROITS DE LA FEMME



THEME : « LEADERSHIP FEMININ D’EXCELLENCE POUR
UNE SOCIETE EGALITAIRE ET NUMERIQUE A
L’ERE DE LA COVID 19 » (ONU)


« Leadership féminin dans la diplomatie congolaise »
(Ministère des Affaires Etrangères RDC)


Madame l’Ambassadeur SHAKEMBO KAMANGA Clémentine




Kinshasa, le 10 mars 2021




INTRODUCTION :


Depuis plus d’un siècle, les gens dans le monde entier marquent le 8 mars comme une journée spéciale pour les femmes. Pour certain, d’entre nous, c’est Clara Zetkin qui a fondé la journée internationale de la femme en 1910.

Cette journée internationale de la femme est née d’un mouvement syndical pour devenir un événement annuel reconnu par les Nations Unies (ONU). L’événement était en 1908 lorsque 15 000 femmes ont défilé dans la ville de New-York pour réclamer les heures de travail plus courtes, de meilleurs salaires et le droit de vote.


C’est le parti socialiste américain qui, a déclaré, la première journée nationale de la femme un an plus tard. L’idée de rendre cette journée internationale est venue d’une femme Clara Zetkin, elle a suggéré l’idée en 1910 lors d’une Conférence internationale, dans cette même année, des femmes
travailleuses à Copenhague, il y avait 100 femmes, de 17 pays qui ont accepté sa proposition à l’unanimité.

Le centenaire a été célébré en 2011. Donc, cette année nous célébrons la 110ème journée internationale des droits de la Femme.


Cette journée nous permet de célébrer le chemin parcouru par ces femmes dans la société, en politique et en économie, tandis que les racines politiques de la journée font que des grèves et
des manifestations sont organisées pour sensibiliser les gens aux inégalités persistantes.
La date du 8 mars est donc officielle depuis 1917. C’est lors d’une grève pendant la 1ère guerre mondiale, lorsque les femmes russes ont exigé le « pain et la paix ». Par ailleurs, il sied de signaler qu’en Afrique la date du 02 juillet 1962 est celle qui fut retenue au sein de l’Union africaine pour la célébration de la Journée de la femme africaine.



Mais le lobbying des Nations Unies a pu faire oublier cette célébration sur le plan internationale. Toutefois, dans certaines villes où les africaines sont actives elles célèbrent cette journée du 02 juillet. Ce fut le cas en Allemagne où chaque année les africaines se réunissent pour des bilans et des perspectives surtout sur le plan économique et de l’entreprenariat. En Afrique, les femmes ont excellé cette année, malgré la pandémie de Covid-19.


Je commence par la R.D.C. avec Son Excellence Madame Marie TUMBA NZEZA, Ministre d’Etat, Ministre des Affaires Etrangères depuis 2019 jusqu’à ce jour. Durant cette période de la pandémie, elle a dans son actif plusieurs missions effectuées à l’extérieur, prenant ainsi le risque pour sa santé, alors qu’elle aurait pu se limiter à des vidéo-conférences.

Ce qui prouve son courage, son engagement et sa détermination àréussir sa mission de Chef de la diplomatie congolaise. De même le rapatriement de nos compatriotes bloqués à l’extérieur
de suite de la fermeture des frontières est également à son actif.


Et nous citons à titre d’illustration les femmes suivantes : Anglique Kidjo (Bénin) ; Faidji Maina (Niger) ; Angélique Bosha (Zimbabwe) ; Fatimua Zoharabirite (Siéra Léone) ;
Yezufu (Nigéria) ; Timuke (Nigéria) et tout récemment Madame Ngozi Okonjo-Iweala nommée l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC) et Madame Son Excellence Bintu Keita (Guinée), Représentante Spéciale du Secrétaire Général des Nations Unies en RDC.

Pour votre information, la couleur violette est souvent associée à la Journée Internationale des droits de la Femme car elle signifie la justice et la dignité.
Le violet : justice et dignité
Le vert : l’espoir
Le blanc : pureté


Les femmes africaines au pouvoir :


- Ellen Johnson Sirleaf : 2006 à 2018 ;
- Joyce Banda : 2009 et 2012 (Malawi) ;
- Louise Mushikinabo : Ministre des Affaires Etrangères
(2009 à 2018) et maintenant Secrétaire Général à l’OIF (2018 à ce jour) ;
- Catherine Samba Panza : Présidente de la transition en République Centrafrique (2014-2016) ;
- Nkosazana Dlamini-Zuma : Présidente de la Commission de l’UA (2012 à 2017), en suite Ministre de
la Santé et A.E. (1999 à 2009), Ministre de l’Intérieur (2009 à 2012) ;
- Amina J. Mohamed : Vice-Secrétaire Général des Nations Unies (2017) ;
- Alice Nzomukunda : Vice-Présidente du Burundi (2005) ;
- Isatou Njie Saidi : Vice-Présidente en Gambie (1997 à 2017) ;
- Agata Uwilingimana : Premier Ministre du Rwanda (1993 à 1994) ;
- Mane Madior Boye : Premier Ministre au Sénégal (2001 à 2002) ;
- Fatounnata Fambajano : Vice-Présidente de la Gambie (2017) ;
- Aminanta Touré : Premier Ministre du Sénégal (2013 à 2014) ;
- Joice Mujuru : Vice-Présidente de la Zimbabwe ;
- Fatou Bensouda : Procureure Générale à la CPI (2012 à 2020) ;
- Fatima Sandra Diouf Samanee : Secrétaire Général FIFA (2016).
Sans compter la légion des femmes Ambassadeurs représentant leur pays à l’étranger.



QUE DIRE DE LA FEMME CONGOLAISE DANS LA DIPLOMATIE ?


Depuis 1960, la femme congolaise est dans la diplomatie, de part sa qualité de fonctionnaire au Ministère des Affaires Etrangères.
A ce jour, sur les 1762 fonctionnaires (centrale + poste diplomatique) que compte notre ministère, il y a 552 femmes soit moins de 50%. La RDC a dépassé la barre de 30% et se trouve en règle avec les recommandations des Nations Unies dans ce domaine. Qu’à cela ne tienne, la qualité de la femme
diplomate a toujours retenu notre attention et non pas le nombre.


Nous sommes un groupe de femmes oeuvrant ensemble pour un idéal commun, celui de nous faire respecter et de nous faire entendre à chaque fois que cela est nécessaire. Nous devons
obtenir des postes par la qualité du travail et la compétence. La diplomate congolaise a occupé et occupe à ce jour des postes de responsabilité. Nous citons Madame Adrienne
EKILA LIYONDA et Marie TUMBA NZEZA, femmes Ministre des Affaires Etrangères, nous citons, des femmes Directeurs-Chefs de Services dans des postes clefs, des femmes Chef de
Mission Diplomatique au rang des Chargé d’Affaires et des Ambassadeurs, sans oublier celles qui ont eu à exercer la fonction de Secrétaire Général dans notre ministère.
La responsabilité de la femme dans l’avenir se dessine par son propre profil, depuis son enfance et ceci selon l’adage :
« Eduquer une femme c’est éduquer une nation ».
Elle est la gardienne du temple. Elle a la grande vitalité et la grande force physique pour être sage et patiente.
Elle sait utiliser ses mémoire et expérience du passé pour mieux vivre son présent et agir en conséquence en prévision des générations futures. Elle transmet les traditions ancestrales qui ont su préserver l’équilibre et l’harmonie de la planète.



Mesdames et messieurs les diplomates, Il est bien clair que certaines d’entre nous ont subi des
injustices, de manque de promotion et surtout vivent une carrière plane. Ainsi, nous nous adressons à ceux qui nous gèrent de bien vouloir prendre en compte ce qui est dit de le corriger afin de permettre à nos collègues féminines de poursuivre leur carrière selon le statut qui nous régit. Et ceci
créera une ambiance d’harmonie dans le travail aussi bien à la centrale que dans les postes diplomatiques.
La carrière diplomatique est un métier noble pour tous, femmes et hommes. L’exigence qu’on attend d’une femme diplomate requiert d’elle plus d’éthique, de moral, d’exemplarité et
d’honneur.


Bref, elle doit être un modèle de fonctionnaire à l’intérieur et à l’extérieur de notre pays.
Mesdames et Messieurs, distinguées invités,
Nous profitons de cette tribune pour faire entendre nos cris pour que dans les prochaines mises en place dans toutes les institutions et particulièrement dans les postes diplomatiques que la femme puisse être présente en tenant compte du quota prévu par notre constitution, en son article 14.
C’est ici que nous rappelons la politique paritaire prôné par Son Excellence Felix Antoine TSHISEKEDI TSHILOMBO, Président de la République et Chef de l’Etat et qui verra son application dans les jours avenir avec Son Excellence
Monsieur Jean Michel SAMA LUKONDE KYENGE, Premier
Ministre.
Mesdames et Messieurs, distinguées invités,
Pour revenir au thème des Nations Unies à l’occasion de la Journée Internationale des droits de la Femme, il est recommandé à chacun de nous de faire l’usage de la technique
du numérique.
Compte tenu des difficultés d’acquisition des équipements dignes dans ce domaine, il ne nous a pas été possible d’en faire usage en ce jour et de prôner le bon exemple. Mais en
attendant, il est recommandé de faire l’usage du smart phone
pour le travail en vidéo conférence.
Une fois de plus, nous nous remettons à notre hiérarchie pour moderniser l’outil de travail afin que la pratique de vidéo conférence, des Zoom réunions et d’autres types de Web soientà notre disposition dans notre ministère et dans nos missions diplomatiques.


Maintenant, nous devons réfléchir ensemble sur la notion de « leadership » :
- Etre femme Ambassadeur, fait-il de nous une femme leader ?
- Etre Secrétaire générale d’une administration, fait-il de
nous une femme leader ?
- Etre Directeur chef de service, fait-il de nous une femme leader ? Et ainsi de suite…
Sur ce, nous nous souhaitons du progrès dans nos fonctions et espérons rejoindre nos collègues masculins en termes de quota dans la gestion de l’Etat.
Merci pour votre attention.
Bonne fête des mamans !
Fait à Kinshasa, le 10 mars 2021